C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     ACCOUTUMANCE     
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Il y a grand péril en mauvaise accoutumance : Tristifer en nes ung bien n'oevre, Ainchois s'acoustume en male oevre. Mais très grant peril sans doubtance Y a en male acoustumance. Ja ne se pert, qui n'y soubteille ; Car c'est un viés mors en bouteille Qui gaste moust ou vin paré. (Pastor. B., c.1422-1425, 76).

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     ACQUÉRIR     
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En donnant, l'on acquiert : Et puis la belle dont je dy, Pensans qu'en donnant l'en acquiert, C'une bonté l'aultre requiert, A Tristifer a redonné Ung chapelet tout boutonné, Dont il l'enclina bassement Et remercïa doulcement. (Pastor. B., c.1422-1425, 46).

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     AMI     
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Vrai ami plus fait et moins dit : ...Ses bergiers qui pas ne tristoient Quant voient lui et sa compaigne, Ains font tel bruit que la champaigne De la joie qu'il vont menant En vait trestoute resonnant. Pour ce sont sy liet quant le voient Que de ly entendu n'avoient Qu'illoec sy tost les rataindist. Vrais amis plus fait et mains dist. (Pastor. B., c.1422-1425, 148).

Rem. DI STEF. 20b, ami.

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     AMI     
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Meilleur fait amis acquérir que nulle chevance conquérir : La grant richoise du roy Mide Qui tout en or muoit par touche, Ja ne fust vallable la bouche Ne les mains de loial amy, Non pas du monde le demy, Dont millour fait amis acquerre Que nulle chevance conquerre. (Pastor. B., c.1422-1425, 122).

Rem. Hassell 36, A94.

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     AMI     
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Qui perd son bon ami, plus perd qu'à perdre son avoir : Le tres grant doel pris en parfont Qu'illoec Pompal et Lupal font Pour la mort de lor chier ami, Ne puis dire a quart n'a demi. (...) Et tout lor compaignon et per Autressy ne se faindent pas A plorer pour celly trespas (...). Qui pert son bon ami, pour voir, Plus pert qu'a perdre son avoir. (Pastor. B., c.1422-1425, 106).

Rem. DI STEF. 20b, ami.

6
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     AMOUR1          AMOUR2     
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Amour ne se peut celer : ...les amans et les dames aussi doivent estre secret et bien celans, et sy couvrir leur amour et leur fait que nul vivant ne puisse appercevoir ne veir leur pensee (...), c'est ce que amours demande de son droit, et combien que ce soit aussi come chose impossible ou au moins forte a faire, car nul ne cele bien s'amour, sy come dit Ovide, neantmoins les sages amans y doivent mettre paine tant qu'i leur est possible, car Malebouche et dame Jalousie sont anemy mortel a tous amans (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 673). Lëonet au grant temple ala (...) : Mais Florentin qui s'esbatoit, Quant l'a veü, moult s'eslecha Et par fine amour l'enbracha (...). Bon amour ne se poet celer. (...) Il ne met pas en oublïance Ses bons amis, sur ma fïance. (Pastor. B., c.1422-1425, 149).

Rem. Morawski 87 : Amor ne se puet celer ; Hassell 37, A115.

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     AMOUR1          AMOUR2     
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Amour vainc tout : ...amours par sa force attrait les cuers mesmez qui sont dur comme fer, (...) l'eschiquier amoureux, c'est a dire l'amoureuse pensee et la consideracion des personnes amans, qui est le champ et le lieu proprement ou les amoureuses batailles se font communement, estoit fait d'une pierre d'aymant, pour nous segnifier la grant vertu d'amours qui toutes choses vaint, sy come dit Virgiles et aussi fait le proverbes commun. [«Il s'agit naturellement du célèbre "omnia vincit amor" de l'Eglogue VIII, 108» (R. M. Bidler, M. fr. 33, 1933, 180)] (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 615). Tristifer ainsy supploia Belligere et s'y emploia De tout son sens et sa poissance, Quoy qu'assés eüst cognoissance Que par doulz regars sans clamour Donné lui ot celle s'amour Des qu'au vert pouplier flajoloit (...). Et quoy que son fait ainsy conte Tristifer, la belle erranment Respont : "Mon coer entierement Vous doing, car Amours qui tout vaint A fine force m'y convaint..." (Pastor. B., c.1422-1425, 68).

8
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     ARDRE     
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Qui est plus près du feu plus (tost) s'art : Car main et tart Son dolent cuer de sa dame ne part, Eins la compaingne en tous lieus sans depart ; Et cils qui est plus près dou feu, plus s'art. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 122). Et pour ce que le feu aproches D'Amours qui te point de ses broches, Pers tu maniere et contenence, Scens, joie, vigour et puissance. Et aussi retien de mon art ; "Qui plus est près dou feu, plus s'art." Orendroit plus ne t'en diray. A Dieu ; je me departiray, Sans ce que de toy me departe (MACH., R. Fort., c.1341, 116). Pour ce vous loe eslongier le regart De vostre dame et tout son beau repaire, Quar qui plus est près du feu plus tost s'art. (LANNOY, WERCHIN, Ball. P., 1404, 343). Panalus, sans doubter reproche, Fait tant et tant du bois s'approche Qu'il perchoit le sommet des mays Qui lui racroissent ses esmais Par garnt ardpour et sa haschie ; Car la belle y est embuschie, Dont ly maulz ly vient sy destrois Qu'il s'en pamme deux fois outrois ; Car plus est près du fu, plus art. Bien se tient pour fol et musart Quant ne poet a celle parler, Et ne la poet plus approchier (Pastor. B., c.1422-1425, 236). M'apelez vous cela jeu D'estre tousjours en ennuy ? Certes, je ne voy nulluy Qui n'en ait plus trop que peu. Nul ne desnoue ce neu, S'il n'a de Fortune apuy : M'apelez vous cela jeu D'estre tousjours en ennuy ? On s'art qui est pres du feu ; Et pour ce, je suis celuy Qui a mon povoir le fuy, Quant je n'y congnois mon preu. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 404).

Rem. Hassell 113, F72 ; DI STEF. 343c, dent.

9
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     BERGER     
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A tel berger telles bêtes : Et la bonne voie s'en aille Le bergier au matin davant : Son foucq le sieuvra, je m'en vant, Tout paissant et baissant les testes. L'en dist : A tel bergier telz bestes. (Pastor. B., c.1422-1425, 185).

Rem. DI STEF. 76a, berger

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     CHÂTIER     
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Bon se fait châtier à autrui despens : ...L'en doibt loer selonc les mours Ou blasmer, non pas par amours, Ou aultrement selonc fortune Ja jugier de personne aulcune, S'il nous loist jugier, ce que non, Fors pour ensaulcier bon renom Et les oians entalenter D'eulz a tout bien faire aprester, Ou pour corrigier par reprendre Les malvais de tel mal emprendre Ou du laissier pour avoir pris, S'il estoit par folour empris. Bon se fait, si comme je pens, Chastoyer a aultrui despens. (Pastor. B., c.1422-1425, 57).

Rem. DI STEF. 242c, despens.

11
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     CHIEN     
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Chien battu ressaillit le passage : Lëonet, pour quoy attens tant ? Encor t'en iras repentant. L'en voit par trop dissimuler Aulcuns de lor bien reculer, Car ly felons par fiereté Fait au trop souffrant malvaiseté, Mais rebellion vainc oultrage : Chiens batus resault le passage. (Pastor. B., c.1422-1425, 178).

Rem. DI STEF. 166a, chien.

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     COMMENCER     
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Bien commencer, mieux moyenner ne mérite pas louange sans très bien finer : Dist Lëonet : "Or nous poons Bien adviser sur ce qu'oons, Sy est bon qu'au conseil venés Entre vous, vaillans et senés, Pour veoir comment n'en quel ghise Miex achieverons nostre emprise. Bien commencier, miex moienner N'est pas los sans très bien finer. Toute notoire en est la proeve, Car la fin les fais monstre et proeve." (Pastor. B., c.1422-1425, 142).

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     COUPABLE     
Le coupable souvent s'excuse ("se justifie") en premier, par quoi son fait accuse : Mais Tristifer oncques atains Ne fu du fu ["feu"], bien s'en garda, Car de loing l'effroi regarda, Faisans samblant tout par aïr De soy plus que nulz esbahir. Le coupable souvent s'excuse Primiers, par quoy son fait accuse. (Pastor. B., c.1422-1425, 95).

Rem. DI STEF. 558a, excuser.

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     DÉCEVOIR     
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Qui a déçu décevra encore : Lupalois encor mentiront : Fol seront dont qui s'y firont. Cilz qui de mentir s'acoustume Ne poet oublier sa coustume Qui est en sy grant deshonnour Que menteurs n'avra ja honnour, Et qui a dechupt, pour tout voir, Encore vorra decepvoir. (Pastor. B., c.1422-1425, 131).

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     DEUIL     
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Tel croit son deuil venger qui ne fait que l'engranger ("l'agrandir, l'augmenter") : Trop retroevent [les Lupalois] en fors estalz Lor anemis et fiers sans faille. Miex lor fust quittier la bataille Aux Lëonois qu'ens ou boscage Rentrer, car trop y ont dommage. Tel croit souvent son doel vengier, Qui ne le fait mais qu'engrangier. (Pastor. B., c.1422-1425, 229).

Rem. DI STEF. 249c, deuil.

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     ENFANT     
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Le mauvais enfant, pour débattre ou tancer, ne craint jusqu'au battre : Nagaires lui fu bien noté Qu'il faisoit tres grant foleté D'amer de Florentin l'amie ; Mais tant est Amours arramie En son coer que croire n'y vault, Dont assés mains vaurra et vault. Le malvais enfant, pour debatre Ou tencier, ne craint jusqu'au batre ; Et Tristifer plus qu'enfanchon Ne craint reprise ne tenchon (Pastor. B., c.1422-1425, 5).

Rem. DI STEF. 294a, enfant.

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     FAIT     
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Qui ne prend soin de son fait, tost vient à fin et n'a rien fait : Miex vault, quant tamps est, besongnier Qu'oyseux a delices songnier. Le tamps s'en va tost et se passe, Et plus ne revient ne repasse ; Dont qui ne prnt soing de son fait, Tost vient a fin et n'a rien fait. (Pastor. B., c.1422-1425, 51).

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     FEINDRE     
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Triste ne peut pas bien feindre léesse, ni joyeux, tristesse : Quoyque le coer joie ou doel face, Assés se monstre par la face, Car tristes ne poet pas lëece Bien faindre, ne joieux, tristrece. (Pastor. B., c.1422-1425, 76).

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     FEU1          FEU2     
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Tard vient au feu qui souffle quand il est éteint : Pourquoy ne ving, las, quant tamps fu ? Pourquoy ne ving ? Tart vient au fu Qui souffle quant il est estains. (Pastor. B., c.1422-1425, 84).

Rem. DI STEF. 344a, feu. Cf. aussi Morawski 564 : De torte buche fait len droit feu, 675 : En petite cheminee faict on bien grant feu et en grande petit feu, 744 : Feux en estoupes ne se puent celer, 746 : Feu ne sera ja bien couvert la ou il y a autruy sergent, 1754 : Quant plus a de buche el feu, et plus art, 2083 : Qi plus covre le fu e plus ard, 2382 : Torte buche fet droit feu, 2469 : Verte buche fait chault feu.

20
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     FEUILLE     
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Le vent abat tôt haute feuille : Tost trebusche trop haut montés. J'ose bien dire, tant en scé, Qu'encore seront reversé A la ghise des orghilleux. Orgoel n'est pas poy perilleux, Ly vens abat tost haulte foelle, Mais Nature la basse coelle (Pastor. B., c.1422-1425, 208).

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     FIN1          FIN2     
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La fin les faits montre et prouve : Dist Lëonet : "Or nous poons Bien adviser sur ce qu'oons, Sy est bon qu'au conseil venés Entre vous, vaillans et senés, Pour veoir comment n'en quel ghise Miex achieverons nostre emprise. Bien commencier, miex moienner N'est pas los sans très bien finer. Toute notoire en est la proeve, Car la fin les fais monstre et proeve." (Pastor. B., c.1422-1425, 142).

Rem. DI STEF. 355a, fin.

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     FOU1          FOU2     
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Le fou chante avant le prouvoire ("le prêtre") : [Dans la conclusion du Pastoralet] Mais s'aulcuns dist pour moy blasmer Et pour mon oevre diffamer Par parole commune et voire : "Avant chante folz que prouvoire, Car Bucarius voelt celer Par maniere de faint parler Et par fables pour soy couvrir Ce que cestui voelt descouvrir Et demonstrer apertement," Je respons amiablement Que je sui cilz qui me vorroie Garder au miex que je porroie De dire chose qu'on deüst Celer et que nul ne sceüst (Pastor. B., c.1422-1425, 259).

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     GAGNER     
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[Constatation plus conventionnelle] Qui gagne est tousjours joyeux : Les Lëonois fors en estour Du parc se partent et retour Font au hault bois non anoieux : Qui gaigne tousjours est joieux. Ou bois rentrent tres hault chantans (Pastor. B., c.1422-1425, 155).

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     GARDRE     
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Qui bien se garde, bien se trouve. "Qui fait attention à soi y trouve son avantage" : ...lors par grant amisté Lor fu nonciet et rapporté, En disant : "Lupalois cent mille Viennent pour tuer Marc et Mile, Sy prenés de vous bonne garde : Bien se troeve qui bien se garde." (Pastor. B., c.1422-1425, 134). Ha, fortune par trop perverse ! Qui bien se garde, bien se treuve (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 349). Qui bien se garde, bien se retrouve. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 198). Chascun en bon estat se mette, En attendant sa dure espreuve : Qui bien se garde, bien se treuve. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 76). [Autre ex. p.165] LE MOUTON. Convoitise faulse et perverse D'aultruy gouster bien terrïen M'a faict avoir ceste traverse Dont je suis chut a la reverse Par malegarde, qui l'approeuve. LE LOUP. Qui bien se garde bien se troeuve (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 666).

Rem. Morawski 2127 : Ki se garde il se retreuve ; Hassell 126-127, G14 ; DI STEF. 396c, garder.

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     LOYER     
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À tel service tel loyer : Le deable les tient en ses laz [les damnés], Qui est tout prest de les paier : De tel service tel loyer. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 211). Ainsy sont Lupalois honny Et des maulz qu'il ont fait, puny. N'iront plus le bois gherroier : A tel service, tel loier. (Pastor. B., c.1422-1425, 154).

Rem. DI STEF. 499c, loyer.

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     MAL1          MAL2     
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Nul mal n'advient sans raison : ...Car sçavoir doib, qui sui fais hom, Que nulz maulz n'avient sans raison. Sy m'en passe comme contens Et a Dieu du tout m'en attens (Pastor. B., c.1422-1425, 100).

Rem. DI STEF. 518b, mal.

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     MAL1          MAL2     
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Nul mal ne demeure impuni : Et, biaus amis, Il n'est nuls biens qui ne soit remeris, N'il n'est aussi maus qui ne soit punis. Si que, s'Amours vous a d'amer espris, Son guerredon Vous en rendra en temps et en saison, Se vous l'amez sans penser traïson. Et s'elle vous trouvoit autre que bon, Ne doubtez mie Qu'elle ne fust vo mortel anemie (MACH., J. R. Beh., c.1340, 77). Et ainsi Dieu guerredonne à chascun son merite. Et pour ce est cy bon exemple de bien faire ; car oncques de bien ne vint que bien et honneur ; ainsi, comme dit l'Euvangille, il n'est bien qui ne soit mery et mal qui ne soit puny. (LA TOUR LANDRY, Livre pour l'enseign. de ses filles, éd. A. de Montaiglon, 1371, 121). ...Mais justice bien lui promet Que mors en sera et honnis : Nulz maulz ne demeure impunis. (Pastor. B., c.1422-1425, 98). Justice venra tost ou tart Et sera ["saura"] qui mangea le lart. Croy de vray ce que je te dis : Nul mal ne demore impugnis (Pouvre peuple H., c.1450-1492, 209). ...par équité telle que tout bien fait est rémunéré également, comme le mal fait pugni. (CHASTELL., Vérité mal prise K., c.1460, 263).

Rem. Hassell 157, M37 ; DI STEF. 518b, mal.

28
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     MENTEUR     
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Menteur n'aura jamais honneur : Lupalois encor mentiront : Fol seront dont qui s'y firont. Cilz qui de mentir s'acoustume Ne poet oublier sa coustume Qui est en sy grant deshonnour Que menteurs n'avra ja honnour, Et qui a dechupt, pour tout voir, Encore vorra decepvoir. (Pastor. B., c.1422-1425, 131).

Rem. DI STEF. 531c, menteur.

29
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     MIEL     
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Il faut se garder de lécher miel sur épines : L'oiselet pour la melodie De la flehute se fait prendre, Mais ly hom sages doit apprendre Qu'il se gart par toutes doctrines de ja lechier miel sur espines En creant bourdes et merveilles : A beau parler closes oreilles. (Pastor. B., c.1422-1425, 124).

Rem. Morawski 880 : Il fait mal lecher mel sus espyne ; Hassell 165, M152 ; DI STEF. 545b, miel.

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     MONTER     
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Tôt trébuche trop haut monté : Tost trebusche trop haut montés. J'ose bien dire, tant en scé, Qu'encore seront reversé A la ghise des orghilleux. Orgoel n'est pas poy perilleux, Ly vens abat tost haulte foelle, Mais Nature la basse coelle (Pastor. B., c.1422-1425, 208).

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     MOURIR     
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Aussi tôt meurt veau que vache/jeune que vieux : Ne cuide il pas que je bien sache Que aussi tos muert viaux que vaque ? Se ne di je pas ne me vante Que je n'aie des ans cinquante. Ma teste par devant pelee Monstre en moy temps de jubilee (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 16). Et se tu dis que aussi tost meurt veel comme vache, je respons comme fist une damoiselle de Rome a ung ancien qui la demandoit, et qui allegoit cecy ; elle dist que l'encien povoit bien mourir et si ne povoit longuement vivre, mais la jeune povoit mourir et povoit vivre. (GERS., 1402, Oeuvres complètes G., 816). Jonece, force ne beaulté N'ont contre la mort seureté, Ains les guette par la crevache, Et aussy tost moert veau que vache, Sy ne poes pas faire vantance D'avoir a cent ans repentance. (Pastor. B., c.1422-1425, 99). Aussi tost muert jeune que vieulx. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 192). L'ENFANT. ...Hier naquis, huy m'en fault aller. Je ne faiz qu'entrée et yssue. Rien n'ay mesfait mais de peur sue ; Prendre en gré me fault, c'est le mieulx. L'ordenance Dieu ne se mue : Aussi tost meurt jeune que vieulx. (Danse macabre C., 1485, 41).

Rem. Morawski 201 : Aussi(s) tost meurt vieaux com vaiche ; Hassell 141, J15 et 244, V15 ; DI STEF. 567a, mourir.

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     OURS     
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L'ours ne dort pas toute saison : Pas ne dort l'ours toute sayson, N'en homme scïence et raison. Necessité qui très fort troeve Loial conseil ou longhe esproeve Que l'omme sent en conscïence Resveille raison et scïence. (Pastor. B., c.1422-1425, 178).

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     PAIX     
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Paix donne mais guerre tolt : Tout bien fust recouvrés tantost, Car paix donne, mais gherre tolt. (Pastor. B., c.1422-1425, 179).

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     PARLER     
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À beau parler closes oreilles : L'oiselet pour la melodie De la flehute se fait prendre, Mais ly hom sages doit apprendre Qu'il se gart par toutes doctrines de ja lechier miel sur espines En creant bourdes et merveilles : A beau parler closes oreilles. (Pastor. B., c.1422-1425, 125). Dames ne sont mye si lourdes, Si mal entendans ne si foles Que, pour un peu de plaisans bourdes Confites en belles parolles, Dont vous autres tenés escoles Pour leur faire croire merveilles, Elles changent si tost leurs coles: A beau parler closes oreilles. (CHART., B. Dame, 1424, 342). LE MOUTON au LOUP (qui vient de lui faire des promesses de don). A beau parler closes oreilles. Hardis amant n'est point honteux De promettre tant que a merveilles, Mais le dire et le faire sont deux ; Ja promesse de convoiteux Ne me tira hors de ma lisse. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 658).

Rem. Hassell 191, P42 ; DI STEF. 639a, parler.

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     PASTEUR     
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De nouveau pasteur pire garde : Les sages qui firent lor plainte En la mort Tristifer sans fainte, Doubtans la gherre, ja la voient ; Et ceux qui grant plaisir avoient Quant il le virent a mort mis Afin c'uns aultres fust remis En son lieu pour miex gouverner Ne s'en scevent quel pris donner, Car la chose voient tournee Au pis et très mal gouvernee, Et je croy, quant bien y regarde, De nouveau pastour pire garde. Tristifer quatre fois l'anee Prist les laines a grant manee, Dont mainte berbis fist morfondre (Pastor. B., c.1422-1425, 113).

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     RENDRE     
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Il faut rendre ou pendre "Il faut rendre ce que l'on doit ou être pendu" : Mains tout premire il conuenroit, Se tu auois del autruy, Que tu le rendist[es] à luy, Car il couient ou rendre ou pendre. (Sept péchés C., c.1300-1350 [p.1478], 2). Vray Dieus, ce dist Huon, me poissance est fallie, Qu'i me fault rendre ou pendre : le cose en est taillie... (Hugues Capet L., c.1358, 75). C'est pitiez, quant tel convoitise Homme mortel si fort atise, Qu'il consent, tant de sanc espandre Et si convient ou rendre ou pendre : Ou l'escripture, qui ne fausse, Convendroit du tout estre fausse. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 16). A ceste vie maintenir Nous ne povons nul bien apprendre, Fors envers Dieu tousjours mesprendre De quoy compte nous fauldra rendre Devant luy ou temps advenir. Trop bien nous en deust souvenir, Quë une fois fault rendre ou pendre, Ne point ne nous scaurons deffendre. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 68). Et notez quant on doit tout randre pour ses compaignons et quant non. Qui ne fait restitucion, car il faut rendre ou pendre, ou a penitence de renardel, qui pille tant se repante, on ne doit ne peut absoldre (GERS., 1403, Oeuvres complètes G., 924). ...Lupal a ce s'alentoit, A son seul bien s'atalentoit Et ne curoit où le preïst, Mais que son mon plus grant feïst ; Sy ne doit l'en pas l'aultrui prendre, Car il couvient ou rendre ou prendre. (Pastor. B., c.1422-1425, 182). GUILLEMETTE. Hé dea ! se vous avez mesprins Une fois, ne suffist il mye ? LE DRAPPIER. Savez vous qu'il est, belle amye ? M'aist Dieu, je ne sçay quel mesprendre ! Mais quoy ! il couvient rendre ou pendre Quel tort vous fais je se je vien Cëans pour demander le myen, Que, bon gré saint Pierre de Romme (Path. D., c.1456-1469, 124). Sy convient passer par cestui destroit que tu dis, ou y laisser l'acteur enfondre ; car de fuite ne d'eslonge n'y a-il point. Il y convient ou pendre ou rendre. (CHASTELL., Vérité mal prise K., c.1460, 399). [Dans un poème intitulé Le testament de la guerre] Je laisse ceux qui, sans raison, Ont ravy les biens de ce monde Vrais heritiers de la maison De l'ennemy ort et immonde, Qui sus la pillade se fonde Et voeult d'autruy l'argent despendre, Il se lance en bourbe parfonde, Car enfin convient rendre ou pendre. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 724). LE CRESTIEN Vela ces cent escus en couche. Je m'en revois en m'ajournee. LE JUIF L'heure avons par trop sejournee ; Le juge nous ferons atendre. MATHATIEL On dit qu'il fault ou pendre ou rendre. Je ne sçay lequel ce sera, Mais le juge en appointera, Moyen beati garniti. LE JUIF Qu'est ce que tu dis ? MATHATIEL Je vous dy Que vous avés tres bonne cause. Il n'y a de cas que une clause: Que vous l'avez presté sans gaige. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 127).

Rem. Morawski 1571 : Ou rendre ou pendre ; Hassell 215, R24 ; DI STEF. 665b, pendre.

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     SANG     
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Bon sang ne peut faillir/mentir "Le sang est conforme à celui de la lignée" : Boins sans ne poet falir, adès se monstrera. Wistaces de Boulongnz fist forment à prisier ! Navrez fu en .XX. liex, ch'ai oï tesmoingnier, Quant sus .I. litière il se fist charoïer, Pour che qu'il voloit faire ses .II. cousins vengier (...). Quant Boulenois perchurent lor signour aprochier, Qui en une litière se faisoit caroïer, Trestous li plus couars ot coer de chevalier ; Et dient qu'il morront, pour lor signour aidier. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 251). Car bons sangs ne poet pas mentir (Pastor. B., c.1422-1425, 95). ESAÜ. À peine peult bon sang se dementir. Dedens mon cueur present le puis sentir ; De mon frére ayant nouvelle aucune, Qui par amour veult a moy revertir, Je ne luy puis tenir quelque rancune. (Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 252). Le grand flouron de l'hostel de Bourbon En son bourcq bon s'en doit il point sentir ? Hely, si fait, bon sang ne poeult mentir. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 172). VERTUS. Jamés bong sang ne poeult mentir. France est ta fille legitime [de Renommee] ; Se tu n'as les yeux esblouis, Tu vois que Charles le septisme Redoubla sa gloire en centime ; Sy fit son filz, le roy Loÿs, Ainsy que dire je l'oÿs (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 198).

Rem. Morawski 437 : Cuers ne puet mentir ; Hassell 225, S26, 27.

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     SEMBLABLE     
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Semblable quiert son semblable : Nous sons d'un eage et d'un grant, D'une maniere et d'un aler, D'une vois et tout d'un parler, Et c'est cose qui bien s'acorde, car li philozophes recorde Que sannables quiert son sannable. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 98). Pour ce celly celle requiert : Sanlables son sanlable requiert. (Pastor. B., c.1422-1425, 189). ADA. ...Je vous ayme mieulx que Lameth, Car vous estes plus aymable. CAYNAM. Chacun appéte son semblable. D'aymer Lameth ne sçavoit l'art ; Se n'estoit que ung povre viellart, Qui n'avoit ne sens ne memoire. (Myst. Viel test. R., t.3, c.1450, 214). Ainsi que chascun quiert son samblable, Luy, quy est filz de roy, mist son amour sur le filz du roy d'Escoce telle qu'onques puis ne s'en deffist. Il le faisoit couchier aveuc luy, il eut part a sa chevance : ung lit, une bourse et ung vouloir. (Trois fils rois P., c.1454-1463, 206).

Rem. Hassell 190, P34 ; DI STEF. 794c, semblable.

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     VOIE     
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[La meilleure voie] Il faut de deux voies la meilleure prendre : L'en doibt, qui trop ne voelt mesprendre, De deux voies la millour prendre. Or nous, qui deux chemins trouvons, L'un avant, , l'aultre arriere avons : C'est d'aler combatre ou fuïr. Veons lequel debvons suïr (Pastor. B., c.1422-1425, 144).

Rem. DI STEF. 903c, voie.

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     VOISIN     
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Qui a fel (félon) voisin il a mal matin. "Qui a un mauvais voisin n'est pas en sécurité" : Et sachiez, pour voir, que puis que li homs congnoist et entent que il a entour lui personne qui le vueille grever, il fait que folz se il ne s'en delivre, car souvent avient que qui a felon voisin il a mal matin. (Bérinus, I, c.1350-1370, 142). Chascuns, pour avoir bon eür, Doibt querir place et lieu seür Et eslongier ses anemis. Lëonet s'en est entremis, Sachans pour ce n'y demoura : Qui mau voisin a, mau jour a. (Pastor. B., c.1422-1425, 109). C'est ung grant avantage Pour vivre plaisamment D'avoir bon voisinage Qui aime esbatement, Car, face pluye ou vent, Qui a mauvaix voisin Est taillié bien souvent D'avoir mauvaix matin. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 66).

Rem. Morawski 1809 : Qui a mal voisin si a mal matin ; Hassell 252, V139Cf. K. Baldinger, Die Faszin. der Sprachwiss., 1990, 326-333.

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